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Le blog de Rachel Ameyo Gnagniko
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4 février 2011

La marche du 12 février et le syndrome tuniso-égyptien font réagir M. BOUTEFLIKA

Dans son édition du 31 janvier 2011, le quotidien El Watan relevait « L’absence prolongée du chef de l’Etat algérien de la scène publique ». En effet, il n’était pas intervenu et n’avait pas semblé réagir aux manifestations du début de l’année. Hier, il s’est enfin exprimé à moins de dix jours de la marche prévue le 14 février à Alger et toujours interdite.

L’opposition et la société civile regroupées au sein d’une Nouvelle Coordination avaient appelé à une marche à Alger le 12 février en faveur de la démocratisation du système algérien. Pourtant, depuis 2001 et la manifestation sanglante de kabyles, les marches sont interdites à Alger, comme l’a rappelé M. BOUTEFLIKA dans son communiqué de jeudi.

La manifestation du 22 janvier organisée par le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, parti d’opposition avait d’ailleurs été interdite. La ville et ses entrées avaient alors été quadrillées par les forces de sécurité, empêchant l’entrée des militants.

Néanmoins, le personnel du ministère de l’éducation souhaite se rassembler devant leur ministère à Alger le 14 février pour réclamer des hausses de salaires. Les chômeurs comptent déposer dès le 6 février leurs revendications et protester devant le ministère du travail.

Face à ces multiples annonces et au syndrome tuniso-égyptien, M. BOUTEFLIKA s’est engagé à lever très prochainement l’état d’urgence en place depuis 19 ans en Algérie pour lutter contre les violences islamistes, mais qui entamait les principales libertés. Plusieurs députés ont déposé mardi un projet de loi devant l’Assemblée populaire nationale pour la levée de cet état d’urgence.

Pour la première fois, il a commenté les émeutes de début janvier qui ont provoqué 5 morts et plus de 800 blessés et a jugé « ces dépassements regrettables ». Dans ce même communiqué, il a répondu à une série de revendications de l’opposition et de la société civile.

En réponse à la demande de l’opposition et des ONG de droit à la parole dans les médias publics Algériens, M. BOUTEFLIKA a annoncé que "la télévision et la radio doivent (...) assurer la couverture des activités de l’ensemble des partis et organisations nationales agréés et leur ouvrir équitablement leurs canaux". Concernant le manque de logement et la mauvaise qualité des habitations, il a demandé l’accélération de la construction de logements et a ordonné aux banques, à 90 % publiques, de faciliter les prêts immobiliers.

Des mesures concernant l’alimentation ont également été annoncées comme l’élargissement aux légumes secs du « dispositif de stabilisation des prix des produits de base »

Enfin, entre autres mesures, M. BOUTEFLIKA s’est engagé à lutter contre la corruption, régulièrement dénoncée.

Malgré toutes ces annonces, le parti d’opposition RDC envisage toujours de battre le pavé considérant ces annonces comme de simples « manœuvres ». En effet, l’interdiction de manifester à Alger perdure, ce qui représente une entrave à la liberté d’expression. L’issue de la journée du 12 février nous éclairera sur la position de l’Algérie dans ce contexte de révolte, en espérant qu’elle ne soit pas une nouvelle journée sanglante en Afrique du Nord.

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