« Après tout, remettons-les dans les bateaux » : l’humanisme à la française

« Rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée. Après tout, remettons-les dans les bateaux ! » En ce 8 mars, journée internationale de la femme, c’est sans surprise qu’une femme, député UMP, permet au parti présidentiel de s’illustrer une nouvelle fois dans le concours qui semble avoir été lancé par les élus UMP : « pour la proposition la plus simpliste et la plus grossière qui soit. »

Chantal Brunel, ancienne porte-parole de l’UMP a été nommée rapporteur générale de l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes par Nicolas Sarkozy en 2010. En cette journée internationale de la Femme, elle avait donc matière à s’exprimer dans le cadre de sa mission. Néanmoins, c’est dans un tout autre domaine qu’elle su proposer une solution remarquable. A la problématique qui touche aujourd’hui plusieurs pays d’Europe, concernant l’arrivée massive de migrants fuyant les pays en révolution, elle propose tout simplement…de les remettre dans les bateaux ! CQFD !

Pour cette député UMP, « Le temps n’est plus à la parole mais aux actes et aux décisions. Marine Le Pen n’a aucune solution à proposer. Nous, on doit montrer qu’on a des solutions. On doit assurer la sécurité en France et rassurer les Français ». Il faut « rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée. Après tout, remettons-les dans les bateaux ! »

Une leçon d’humanisme venue du monde arabe

Conséquemment aux mouvements dans le Monde Arabe, on a, en effet, pu observer une croissance des mouvements migratoires. Actuellement, c’est en Tunisie, que les Libyens se réfugient pour échapper aux violences. AFP nous rapporte d’ailleurs les conditions d’accueil de ces nouveaux réfugiés. Et il semble que les Tunisiens, pourtant à peine sortis de leur propre révolution, font preuve d’une grande solidarité avec les 110 000 personnes ayant quitté la Libye pour se réfugier en Tunisie. Pour cet étudiant tunisien interrogé par AFP, « aider les réfugiés, c’est un examen des principes qui ont guidé (leur) révolution : la dignité, le respect de la personne humaine…C’est une manifestation de citoyenneté »

Eh bien en France, face à la peur croissante d’une « invasion barbare », sans doute loin d’être étrangère à la soudaine popularité de Mme LE PEN, le parti présidentiel semble préférer s’attirer les voix des partisans du FN, plutôt que de faire preuve de solidarité et plancher sérieusement sur la mise en œuvre d’une solution qui respecte les valeurs humanistes.

La France et ses représentants rendraient donc un bien meilleur hommage aux valeurs humanistes qu’elle se vante de promouvoir à travers le monde depuis sa propre révolution, en prenant exemple sur les citoyens tunisiens. En effet, si Gérard Lautrédou, responsable Afrique du Nord de la Fédération internationale de la Croix Rouge considère que « les Tunisiens font preuve d’un fantastique élan de solidarité, alors que ce pays n’est pas habitué aux crises humanitaires », que pouvons-nous penser face à ces propos simplistes d’une élue du parti présidentiel ?

Le Monde rapporte que ces propos ont été tenus dans les couloirs de l’Assemblée, ils ne doivent pourtant pas moins interroger les électeurs sur les partis pris de leurs élus en matière de décisions politiques. Quelle différence y a-t-il entre la proposition de Mme LE PEN de « repousser humainement les bateaux d’immigrés dans les eaux internationales » et celle de cette députée UMP ?