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Le blog de Rachel Ameyo Gnagniko
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15 février 2011

2/2 Egypte : Histoire et développement des Frères Musulmans

Titre Partie 2 : DE LA RECONSTITUTION DU MOUVEMENT A NOS JOURS

Reconstitution du mouvement et projet du gouvernement de dieu

A partir de 1957, le groupe se reconstitue clandestinement. Les éléments les plus violents mettent en place une stratégie pour se substituer au pouvoir de Nasser sous 15 ans. Une autre branche, en opposition à la violence, recherche l’islamisation de 75 % de la société via des programmes éducatifs sur 13 ans. Mais en 1965, Nasser fait arrêter les protagonistes d’un supposé coup d’état et dès 1966, deux frères sont pendus. A cette période, c’est la pensée Sayyed Qotb qui va moderniser l’islamisme jihadiste.

La finalité de cette modernisation est l’établissement du gouvernement de Dieu et l’obligation, individuelle du Jihad. Cette obligation ne s’adresse plus uniquement aux frères combattants, mais à chaque musulman. La pensée qu’il revendique prône l’obligation du jihad contre ceux qu’ils considèrent comme déviants : les chiites extrémistes, principalement les Alaouites de Syrie ; les chiites ésotériques, les Ismaïliens ; et contre les Tatares ou Mongols considérés comme des musulmans douteux.. Elle prône également une fusion du politique et du religieux. La pensée de Qotb est caractérisée par la radicalité. Les conceptions du jihad, développées par Taïmiyya et ses disciples, ont essentiellement un caractère offensif et agressif.

Les représentants les plus remarquables du qotbisme, actuellement, sont les groupes égyptiens, Gamaa islamiyya et l’Organisation du Jihad, le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat en Algérie, le Hizbi islami et les Talibans en Afghanistan ou la Jamaati islami au Pakistan.

A la mort de Nasser en septembre 1970, Sadate entend prendre le contrôle du gouvernement. Pour assoir sa légitimité, il décide de s’allier aux frères musulmans et démarre un processus d’islamisation de la société. Sadate libère progressivement les Frères à partir de l’été 1971. L’influence des Frères ne cesse de se développer et leurs revendications pour un gouvernement islamique deviennent perceptibles. Mais le gouvernement adopte une politique à deux visages puisqu’il n’acceptera jamais de légaliser le mouvement. L’Association des Frères musulmans refait surface publiquement en 1974, lors de la tentative d’attentat contre Sadate. Cette affaire offre à Sadate et aux Frères l’occasion d’une alliance forte et publique.

Sous la pression des militants islamistes, la "Constitution permanente" de 1971 est révisée en 1980. L’article 2 déclare que "la charia est la source principale de toute la législation" et non plus l’une de ses sources importantes. Un premier pas est franchi avec une proposition de loi visant à condamner à la peine de mort "l’apostat manifeste".

Islamistes modérés et islamistes radicaux

De Sadate à Moubarak, l’islamisation de la société civile et de ses institutions se confirme tandis que l’emprise des Frères se renforce. Les Frères, emprisonnés par Sadate en septembre 1981, sont libérés par Moubarak, quelques mois après l’assassinat du "président croyant". Mais, le président Moubarak ne relâche pas la pression sur les activistes les plus violents. Il marque une réelle distinction entre islamistes modérés et extrémistes. Ainsi, il peut continuer à tirer profit de la légitimité islamique que les modérés lui procurent. Il maintient néanmoins les Frères dans une situation précaire. Il poursuit la stratégie de Sadate en ce qui concerne l’éducation, la culture et la gestion des mœurs qu’il laisse aux Frères. Toutefois il les met en concurrence avec les autres courants de pensée.

Mais c’est au début des années 1990, après une lutte incessante contre les islamistes radicaux, que le régime de Moubarak comprend les erreurs de cette politique du laisser-faire. Il se lance alors à l’assaut de l’islamisme modéré. Et il les empêche de participer aux compétitions électorales, mais ils parviennent à obtenir des sièges au parlement, ce qui met en évidence leur ancrage populaire, malgré les attaques du pouvoir En juin 1994, l’ensemble des élites politiques, à l’exception des Frères, est invité à se joindre à un "dialogue national" lancé à l’initiative du président de la République.

Les imams sont surveillés par des inspecteurs du ministère et consigne impérative leur est donnée de s’abstenir de réprimander les croyants, et d’inciter à la haine contre les Juifs et les Coptes.

Le 15 octobre 1999, 20 membres éminents des Frères sont appréhendés et accusés "d’avoir formé un groupe illégal dans le but de porter atteinte à la Constitution et d’entraver le bon fonctionnement des institutions de l’Etat, de porter atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution, et de posséder de la littérature faisant la promotion des objectifs du groupe". Le 19 novembre 2000, 15 des accusés sont condamnés à des peines de trois à cinq ans pour avoir tenté de « remettre sur pied l’organisation des Frères musulmans »

Les frères musulmans aujourd’hui : « l’islam est la solution »

Islamiste modéré ou radical, l’objectif est aujourd’hui la mise en place du système de la charia.

Extraits du programme électoral des Frères musulmans pour le Conseil de la Shura en 2007

« Allah est notre intention et Il est Celui qui nous guide vers le droit chemin.

(…) l’Islam a la charia qui constitue un système de construction, des progrès, l’élévation et de la réforme. Il détermine ce qui doit être interdit et ce qui n’est pas dans les législations, les transactions, les mots et les actes. (…)

La charia établit les droits de la personne, de groupe et la société (…)

L’effort humain garanties la réforme, le changement et l’amélioration dans le cadre des constantes de la charia comme étant la référence pour les pouvoirs nation et l’État. Donc, c’est un état civil fondé sur la charia qui vise à prévenir la corruption et à stimuler le bien. Nous appelons les gens à l’islam et le gouvernement en fait partie et la liberté est un devoir divin. La femme joue le rôle le plus important dans la société. Elle est la mère. Elle est responsable pour les générations successives qui assument la responsabilité de la construction et la protection de la patrie. En vertu de la charia islamique, la femme comme l’homme a des droits égaux. Elle a une identité complète et est indépendante financièrement. Elle a pleinement le droit de traiter ses biens conformément à la charia. Même les différences, stipulées dans la charia, entre hommes et femmes concernent le rôle social plutôt que de la discrimination. Ces différences ont été conçues pour réaliser l’intégration. (…)

Ils ne concernaientt pas une supériorité des hommes sur les femmes ou une discrimination entre eux. »

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